Mathieu Chaptal (Aix-Marseille Université) présentera et soutiendra sa thèse de doctorat en droit le 4 décembre 2020, intitulée De Genève à la France, la pensée républicaine d’Etienne Clavière : Réforme financière, Souveraineté populaire et Révolutions (1735-1793), dirigée par MM. les professeurs Christian Bruschi, Eric Gasparini et Alexis Keller.
Le jury est composé de :
– M. Christian Bruschi, professeur émérite d’Aix-Marseille Université, co-directeur
– Mme Anne-Sophie Chambost, professeur à l’Université Lyon III Jean Moulin
– M. Eric Gasparini, professeur à Aix-Marseille Université, co-directeur
– M. Alexis Keller, professeur à l’Université de Genève, co-directeur
– M. Sébastien Le Gal, professeur à l’Université Grenoble Alpes, rapporteur
– M. Anthony Mergey, professeur à l’Université Paris II Panthéon-Assas, rapporteur
– M. François Quastana, professeur à Aix-Marseille Université
– M. Bénédict Winiger, professeur honoraire à l’Université de Genève
Résumé :
Etienne Clavière demeure encore aujourd’hui une figure méconnue de l’histoire politique du XVIIIème siècle, aucune étude approfondie ne lui ayant été encore consacrée. Pourtant, grâce au dépouillement de nombreuses archives inédites, l’examen de la réflexion politique et constitutionnelle de Clavière révèle en premier lieu un courant encore méconnu du républicanisme genevois de la seconde moitié du XVIIIème siècle. Dès 1766, Clavière rassemble autour de ses idées une nouvelle génération de contestataires dénonçant la dimension archaïque de l’ordre juridique et social genevois et défendant un vaste projet de régénération de leur république. En rupture avec la conception de la constitution historique et traditionnelle du régime, Clavière et ses partisans portent progressivement un discours politique construit autour de l’idée de volontarisme constitutionnel, jusqu’à la Révolution de 1782 et le projet de fondation de la « Nouvelle Genève » en Irlande. Dès son arrivée à Paris au mois de janvier 1784, Clavière s’entoure des figures montantes du courant républicain comme Mirabeau et Brissot et distille dans le débat public français les éléments conceptuels d’une vision radicale de réforme de l’ordre politique et financier de la monarchie. Au coeur des événements lors de l’éruption révolutionnaire, Clavière participe activement, dans l’ombre du tribun Mirabeau, aux grands travaux de l’Assemblée nationale constituante pour entériner constitutionnellement le transfert de la souveraineté du roi au peuple. Grand partisan de l’assignat-monnaie et devenu ministre des Contributions publiques en mars 1792, Clavière tente de lancer ses premiers projets de rationalisation du système fiscal de la monarchie avant son renvoi par Dumouriez au mois de juin. Premier ministre des finances de la République après son retour au ministère lors de la journée du 10 août 1792, Clavière réforme en profondeur les structures administratives et financières de la République jusqu’à la chute des girondins.
La soutenance se déroulera à compter de 9h30 dans la Salle de droit comparé, de la Faculté de droit et de science politique, 3 avenue Robert Schuman 13628 Aix-en-Provence.