Notice nécrologique | Chantal Dauchez
Chantal Dauchez, maître de conférences honoraire à l’Université de Tours, est décédée dans sa soixante-treizième année le 10 mars 2024. Elle était née le 16 juillet 1951 à Bergerac où elle vécut une enfance heureuse dans une famille de cinq enfants. Une famille d’artistes : son grand-père, André Dauchez, peintre officiel de la Marine, est accroché dans toutes les pièces et à la maison, tous suivent son exemple. Chantal elle-même a laissé de belles œuvres qui mériteraient d’être exposées. Son père, ingénieur chimiste, et sa mère d’origine suisse, qui s’était engagée dans la Croix Rouge puis dans l’Armée française, ont été agriculteurs en Dordogne. Ayant dû quitter l’exploitation, la famille a déménagé. Son père est devenu professeur de physique-chimie, et sa mère a repris des études à l’université de Bordeaux pour enseigner l’anglais et l’allemand.
En 1974, Chantal Dauchez obtient sa licence de droit à l’Université Paris II Panthéon-Assas, suivi de son diplôme d’études supérieures en histoire du droit et des institutions en 1975. En 1993, elle soutient sa thèse de doctorat sur L’administration des jardins au Grand Siècle (1664-1715), sous la direction du professeur Jean-Pierre Brancourt. Le jury lui accorde parallèlement l’habilitation à diriger des recherches.
Après un premier emploi dans un établissement scolaire en Allemagne, Chantal Dauchez fut adjointe au responsable de la bibliothèque de l’université Paris II de 1976 à 1979. De 1979 à 1995, elle devint « assistante de droit pétrolier » à l’Institut de droit comparé de Paris, avant d’intégrer l’association CAPAH (Conseils et Aides aux Personnes Âgées et Handicapées) à Paris en tant que juriste. C’est en 1995 qu’elle est recrutée comme maître de conférences par l’université François-Rabelais de Tours où elle effectuera l’ensemble de sa carrière jusqu’à sa retraite en 2016.
Au cours de ces années, Chantal Dauchez a orienté ses recherches et publications dans le domaine de l’histoire de l’art à l’époque moderne, en particulier les jardins et les châteaux. Elle a écrit une trentaine d’essais sur des châteaux, jardins et bâtiments d’Aquitaine, notamment Les Jardins de Le Nôtre et récemment, Bridoire, un château en Périgord et ses liens avec l’Agenais et l’Armagnac. Elle s’est également intéressée au droit du handicap, publiant deux ouvrages en la matière : L’hébergement des personnes âgées. Familles et établissements et, en collaboration, un Manuel pratique des personnes handicapées.
Après sa retraite, elle rejoint sa Dordogne natale où elle poursuit ses activités associatives. Bénévole dévouée, elle s’engage dans diverses associations à but social ou patrimonial. Elle poursuit le travail de sa mère dans la gestion d’une bibliothèque à Bergerac. Très engagée aussi dans sa vie chrétienne, elle avait mis son savoir au service de l’abbaye de Lagrasse dans l’Aude, dont le père abbé écrit en témoignage pour ses obsèques : « De 2004 à 2014, Chantal, armée de ses grandes compétences, y a dessiné un jardin monastique à partir des anciens plans de la Renaissance. […] elle a planté puis entretenu notre beau jardin monastique, riche de plantes symboliques. Les visiteurs qui en font la visite s’arrêtent, admirent, y trouvent de la beauté, de la paix ». Ses collègues et amis lui souhaitent désormais de reposer elle-même en paix.
Alexandre Deroche, professeur à l’université de Tours.